Avril 2014
Construction d’une petite école
Province de Chiang Rai
14 au 25 avril 2014
Construction d’une petite école comprenant une salle de classe et logement pour le professeur dans les montagnes habitées par des minorités ethniques, les Lahu.
Le village est situé aux alentours de Chiang Rai, à une centaine de km.
C’est le cinquième voyage humanitaire organisé par la Fondation Jan & Oscar. Notre groupe est composé de 13 personnes, dont 3 accompagnateurs et 10 jeunes.
Après de nombreuses heures passées à nous déplacer de la Suisse à Chiang Rai dans le Nord de la Thaïlande, nous arrivons enfin à l’hôtel Legend où nous profitons de la belle piscine et du spa.
Le lendemain, paquetage de nos sacs à dos pour les montagnes pour commencer la journée. Les étudiants en génie civil de l’université de technologie de Chiang Rai s’étant proclamés membres thaïlandais de la fondation Jan & Oscar, sont venus pour escorter notre départ vers les montagnes. Ils portent avec fierté le même t-shirt que nous aux couleurs de la Fondation et nous prenons la traditionnelle photo de groupe.
Cette année, le village n’est pas trop éloigné, à une bonne heure de véhicule 4×4. Il est habité par une tribu des montagnes, les Lahu, une quarantaine de familles pour 200 habitants.
A notre arrivée, les enfants nous observent sans sourire pendant quelques heures avant de devenir de véritables « pots de colle » joyeux et espiègles. Ils prennent l’habitude de manger après nous et se régalent de mets dont ils n’ont probablement pas l’habitude. Il faut dire que dans ces villages retirés il n’y a pas grand chose à part les bêtes qu’ils élèvent et les légumes qu’ils cultivent.
Notre première journée au village passe si vite que nous avons l’impression d’y être depuis longtemps. Notre groupe est motivé et enthousiaste, les étudiants thaïlandais se montrent amusés et surtout honorés de notre présence. La construction est déjà bien avancée, le gros œuvre fait, il reste tout de même toutes les finitions et un ou deux murs à construire.
Pendant que les uns commencent à crépir les murs, les autres mixent le ciment. Deux filles sont à la cuisine aujourd’hui pour aider Mos, l’étudiant qui a la responsabilité de la cuisine pendant toute la durée des travaux. Cela fait déjà trois semaines qu’il cuisine chaque jour lorsque nous arrivons. Il faut voir le matériel qu’il a à sa disposition… Deux flammes et bonbonnes de gaz et c’est tout ! Malgré cela, il nous fait des délicieux mets, chaque jour différents, et plusieurs plats par repas ! La vaisselle se fait juste à côté par terre avec des bassines d’eau.
Les repas se prennent à même le sol sur une grande toile de bâche que nous déplaçons selon l’heure de la journée. A midi, nous nous installons sous les arbres et le soir devant le chantier.
Au cours des premières nuits, personne n’a vraiment sommeil en raison du décalage horaire, mais nous sommes néanmoins assez contents de nous mettre à l’horizontale même sans lit. Nous dormons sur des petits matelas, sous tente qui fait office de moustiquaire.
Nos journées sont rythmées par les repas et les différentes tâches à accomplir. Il fait très chaud et l’après-midi nous souffrons de la chaleur.
Quelques jours plus tard, Mongey, le professeur de « water resources » à l’université de Chiang Rai arrive pour la journée avec sa cousine. Tous les deux parlent très bien anglais. C’est un homme plein d’entrain et très extraverti. Le soir après le dîner, il lance des jeux et animations pour que les étudiants se mélangent et apprennent à se connaître. Le jeu du « téléphone arabe» remporte un grand succès. Les mots prononcés en Thaï arrivent déformés et réciproquement car les équipes sont formées des deux nationalités réparties alternativement. Un autre jeu consiste à s’attacher la jambe avec un ballon à celle d’une autre personne et d’essayer de marcher ensemble pour faire éclater le ballon des autres sans faire exploser le sien.
Les autres soirs après le repas, nous initions les thaïlandais aux jeux que nous avons apportés, le UNO remporte un grand succès ainsi que le Rummikub et le Puissance4. Nous pouvons entendre les éclats de rire résonner dans la nuit. Quand on se souvient de notre premier voyage en 2008, les jeunes étaient réservés et timides. Six ans plus tard, les liens se sont tellement renforcés même si ce sont chaque fois des nouveaux étudiants d’un côté comme de l’autre. La timidité du début a totalement laissé place à une grande complicité entre jeunes et même avec les enfants du village, c’est magnifique !
Un soir, nous décidons de travailler plus tard en raison de la chaleur pendant la journée. Lorsque nous descendons au village vers nos huttes, nous entendons des hurlements à tel point que nous pensons que quelqu’un s’est blessé. Les femmes du village sont accourues à leur secours. En réalité, les filles étaient hystériques car avec leur lampe, elles avaient attiré des araignées. Les villageoises ont pouffé de rire et … Ouf, plus de peur que de mal !
Il reste pas mal de travail à faire pour arriver à terminer les travaux. Quelques nouveaux étudiants venant de Chiang Rai viennent en renfort. Ce jour là, Jiew et O, les deux fidèles étudiants qui nous aident à coordonner les voyages depuis plusieurs années, nous ont demandé de préparer des spaghetti bolognaise. Ayant deux italiennes avec nous, Lena et Tania, ce sont elles qui préparent le repas qui remporte un grand succès. Le plus difficile a été de trouver la traduction des ingrédients pour faire les courses. Nos jeunes Européens sont ravis de faire une pause piment !
Le matin suivant, nous nous promenons avec un petit groupe pour découvrir les environs. Il y a une jolie rivière où les garçons viennent prendre des cailloux plus tard.
Les rizières étaient bien vertes et une femme faisait l’épouvantail en tapant de temps à autre sur un bidon. Un peu plus loin, il y avait des petites huttes en paille et nous avons découvert que c’était une sorte de guest house pour des gens désirant vivre une expérience authentique avec cette tribu. C’est un tout petit projet touristique lancé par une famille du village qui propose des treckings dans les montagnes.
Le sixième jour, la construction de l’école a bien avancé et est presque terminée. Les journées sont très chaudes et la fabrication du ciment demande beaucoup d’énergie. On transpire à grosses gouttes et on a mal à la tête à cause de la déshydratation. D’un coup, le vent se lève, ce qui vient rafraîchir l’atmosphère pour laisser la place à une forte pluie. Ce soir-là, nous avons mangé pour la première fois dans la salle de classe dont le sol était terminé. L’ambiance était différente des autres soirs puisque nous étions à l’intérieur. Cela fait penser un peu à nos soirées d’hiver en Europe.
Notre dernier jour au village ! Il a fallu refaire nos sacs à dos et ranger les tentes, couvertures et matelas. Chez les filles, c’est vite expédié mais chez les garçons … demandez à Philip !
Quelques officiels représentant le département de l’éducation sont venus pour la cérémonie d’ouverture. Des professeurs d’autres écoles de la région que nous avions construites il y a quelques années sont présents également. La matinée est dédiée aux cadeaux apportés de Suisse pour les enfants avec lesquels nous jouons jusqu’au repas préparé par les villageoises.
Après les festivités, nous redescendons en plaine et nous arrêtons au village des éléphants pour faire une balade. Le retour se fait en bateau jusqu’à notre hôtel pendant que les bagages sont acheminés en voiture.
Quel bonheur de retrouver de l’eau chaude, la piscine et surtout un vrai lit ! Nous retrouvons notre confort habituel sans effort.
Le soir-même, nous retrouvons tous les étudiants thaïs pour un dernier dîner tous ensemble en ville. Lorsque le moment de se quitter arrive, ce sont de grandes embrassades où les rires et les larmes se mélangent. On se promet de se revoir l’année prochaine pour une nouvelle construction.
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